La Naissance du marché des valeurs en France. L’achat et la vente des actions (XVIIe-XVIIIe siècles)
La Naissance du marché des valeurs en France.
L’achat et la vente des actions (XVIIe-XVIIIe siècles)
Directeur d’ouvrage : Roulet (Éric)
Type de publication : Collectif
Parution : 27/03/2024
Collection : Rencontres, n° 614
Nombre de pages : 202
Les compagnies qui apparaissent en France au début du XVIIe siècle pour le commerce au lointain reposent sur les actions. L’examen des modalités de vente et d’achat des actions peut nous permettre de mieux comprendre ces sociétés. Comment la puissance publique encadre-t-elle les pratiques ?
Appel à communication
Colloque conclusif du programme ANR ACTIMOD
Les actionnaires des compagnies françaises à l’époque moderne (XVIIe-XVIIIe siècle). Raisons, motivations et engagements des investisseurs.
21-23 janvier 2025
Université Littoral Côte d’Opale
Campus Le Musée
Boulogne-sur-Mer
Argumentaire
Les premières sociétés par actions connues au XVIIe siècle en France sont, hormis le cas particulier des moulins toulousains, des compagnies de commerce. La nécessité de lever des capitaux importants pour la navigation au long cours, fonder des établissement et coloniser des territoires en sont les principales raisons. Et si avec le temps, le financement des entreprises par les actions s’étend à d’autres domaines d’activité économique (mines, canaux, assurance, notamment), ce sont les compagnies de commerce qui principalement usent de ce mode de financement. Les compagnies de commerce ont leurs historiens : la Compagnie de la Nouvelle-France (L. Campeau, M. Trudel), la Compagnie des Indes orientales (Ph. Haudrère, G. Le Bouëdec), la Compagnie du Mississippi (M. Giraud, P. Harsin), les Compagnies d’Afrique du Nord et du Levant (P. Masson), la Compagnie royale d’Afrique (O. Lopez). Quelques belles synthèses ont été faites (M. Mollat, 1970 ; L. Blussé, F. Gaastra, 1981). Cependant, l’accent est le plus souvent mis sur les activités des compagnies dans le commerce, la production, et l’organisation des échanges. Cette historiographie est restée en France très traditionnelle en s’attachant à dresser le portrait de chaque compagnie et d’en évaluer les performances. Elle a à partir des années 1990 cherché à mieux comprendre ces compagnies en les replaçant dans le contexte économique général d’un monde en voie de globalisation ou les échanges se multiplient et se diversifient entrainant dans son sillage les interventions de très nombreux opérateurs. Mais les investisseurs sont en général peu regardés.
Pour tenter d’approcher au mieux le monde de l’actionnariat français à l’époque moderne, six pistes de réflexions seront privilégiées:
1 – Qui sont les investisseurs ?
Le profil type de l’actionnaire le plus souvent évoqué est celui du financier, mais ils ne sont pas les seuls présent dans les compagnies comme l’atteste les listes d’actionnaires. Ainsi qu’en est-il des marchands dont pourtant un tiers de la direction de la Compagnie de la nouvelle-France leur est réservée ? Nous notons la présence de femmes aussi (E. Roulet, 2024). Il existe aussi de petits porteurs. Quelle est la part des autres groupes formant l’élite du royaume ? où sont les nobles et les bourgeois des grandes villes, et notamment des grandes métropoles de provinces ? La part des nobles dans les sociétés minières est mieux connue. La Compagnie des mines d’Anzin accueille le vicomte Jacques Désandrouin, le duc de Croÿ et le duc de Choiseul (A. de Saint-Léger, 1935-1939). Les puissants pratiquent une forte endogamie. Ils sont souvent liés entre eux, non seulement par leurs responsabilités économiques ou administratives, mais aussi par leurs attaches géographiques et même privées. Les mariages jouent un grand rôle comme les fratries. Mais qu’en est-il ailleurs ? Il conviendra aussi de s’attacher à regarder la nature des liens entre les actionnaires.
A ce titre, une géographie serait intéressante à souligner. Quelle est la part de Paris, des grandes villes de province, des villes portuaires ? par ailleurs, peut-on voir une évolution de la structure de l’actionnariat des compagnies au fil du temps ? comment la part de chaque groupe évolue-t-elle dans le temps ?
Les actionnaires des sociétés du XVIIe siècle et du XVIIIe siècle forment-ils un groupe qui puisse influer la politique royale ? ou ne constituent-ils pas plutôt des groupes rivaux quitte à entraver le développement de leurs affaires ? Les actionnaires sont-ils en mesure de peser sur les décisions politiques pour défendre ou sauver leurs intérêts financiers ? Ont-ils de velléités politiques ? Les choses semblent, en ce domaine, particulièrement complexes. Nous savons que les directeurs des compagnies commerciales interviennent auprès du pouvoir à de nombreuses reprises pour solliciter des exemptions de taxes et de nouveaux privilèges. Mais comme n’importe quel homme d’affaire. Sauf qu’ils représentent un poids économique et politique, voire stratégique plus important. Par ailleurs, appartenant pour une part aux élites du royaume, ils disposent d’appuis et de relais. Ils participent à des réseaux d’influence. Mais quel est leur poids réel ? Que leur concède le pouvoir ?
2 – Les motivations des investisseurs
Le but de ses prises de participation est de retirer un dividende qui est différente d’un profit tiré d’une affaire particulière marchande ou autre. Ici, les compagnies ont de multiples attributions et sources de revenus. Le commerce, dont elles ont en général le monopole, mais qu’elles peuvent déléguer à des particuliers ou à des compagnies particulières contre un pourcentage ou une redevance, ou certains droits, mais aussi la perception de taxes sur les productions et les échanges de marchandises, l’exploitation parfois même de certaines terres qui lui sont exclusives et l’octroi de privilèges contre des droits (droit de faire de l’eau-de-vie par exemple). Les actionnaires n’en retirent pas un profit mais attendent des bénéfices généraux de l’entreprise. Les notions même de bénéfice ou de profit doivent être clarifiées pour cette époque. Y a-t-il alors un redistribution aux actionnaires ? Une interrogation doit être menée sur les dividendes et les rétributions des actionnaires. Et d’en voir et d’en saisir les modalités. Mais il faut prendre en compte qu’à cette époque, les privilèges et les concessions faites par le pouvoir aux sociétés et aux investisseurs s’accompagnent de nombreux autres avantages parfois financiers, d’autres purement symboliques, pour consolider des positions dans la société.
Mais les motivations des actionnaires sont-elles uniquement matérielles ? Les actionnaires peuvent avoir une grandeur d’âme et se mobiliser pour poursuivre des buts plus élevés. Par exemple, les dévots sont d’une façon générale assez présents dans ces compagnies de commerce vers les espaces lointains qui sont compris comme des terres à évangéliser (D. Deslandres, 2003). La présence dans le capital de ces sociétés de commerce d’ecclésiastiques, comme l’abbé Marivault dans la Compagnie de la France équinoxiale de 1651, est un indice des motivations religieuses de certains actionnaires qui sont bien loin de l’attente de retombées financiers. Les motivations ou les attitudes paternalistes demandent à être mise en évidence. Certains sont-ils animés du service de l’État ou du bien commun ? Enfin il convient des s’intéresser aux augmentations de capital quand elles ont lieu afin et saisir comment les actionnaires réagissent.
Dans quelles mesures les garanties apportées par l’État ont-elles convaincus des particuliers d’entrer dans les sociétés ? Cela donne-t-il des assurances aux actionnaires ? Le fait que l’État, en l’occurrence le roi ou son principal ministre investisse majoritairement dans une société et prennent des actions, doit être comprise comme un indice certain de l’effet d’entrainement il convient de cautionner ce mode de financement et d’une certaine façon de le garantir. ? On peut aussi s’interroger sur les modes de publicité en faveur de ce type d’intervention du capital dans les entreprises. Quels sont les billets, les affiches et placards qui pouvaient être mises en avant pour susciter une forme d’enthousiasme du public. Quelles sont les parts détenues par l’État ou ses représentants ? Quels conflits d’intérêts peuvent naître de cette interpénétration entre capitaux privés et publics ?
3 – La diversité des investissements
On pourra aussi s’interroger sur les actions détenues par les investisseurs. Se contentent-ils de quelques placements ou investissent-ils massivement et de façon assez générale ? diversifient-ils leurs investissements ou préfèrent-ils investir dans une seule structure ou entreprise ? Les sociétés intéressent-elles des profils sociaux particuliers en fonction de la nature de leurs affaires ?
4 – Le rôle des actionnaires dans les compagnies
Les investisseurs se préoccupent-ils de la conduite des sociétés dans lesquelles ils ont investi ? Sont-ils présents aux assemblées générales ? Envisagent-ils de participer aux conseils et à la direction ? Les statuts des compagnies ne laissent pas les mêmes espoirs aux actionnaires. Dans maintes compagnies, seuls les actionnaires les plus importants peuvent prétendre à être directeurs. Ailleurs, l’élection est plus ouverte et permet à chacun de prétendre à la direction, quoiqu’il apparaisse que cette charge est souvent réservée et accaparée par certains. Cela bouleverse-t-il les grands équilibres dans les compagnies ? Certains considèrent-ils que leur argent leur permet d’avoir une part de pouvoir dans la compagnie voire dans la société ? Le comportement de Claude Delaunay Razilly, qui outrepasse ses droits de simple actionnaire de la Compagnie des îles de l’Amérique pour décider de son propre chef de la conduite de vente du tabac à Nantes est à ce point intéressante. Elle montre qu’au XVIIe siècle, les hommes s’arrogent des prérogatives qu’ils n’ont pas et qu’ils se donnent en vertu de leur part, mais aussi probablement en raison de leur position sociale, la noblesse, qui les fait se représenter autrement (É. Roulet, 2017). La dissociation entre les fonctions de marchand et d’investisseur ne se fait que progressivement.
La façon dont les actionnaires conçoivent leur investissement et leur place dans une société peut se vérifier (en partie) en regardant les positions qu’ils adoptent lors des débats dans les assemblées générales et les réunions sur la conduite des affaires mais plus assurément encore au moment des difficultés des compagnies ? Les comptes-rendus des séances sont particulièrement précieux. Vendent-ils quand une compagnie se trouve dans une situation difficile, car elle est endettée et que les droits qu’elle perçoit ne rentrent pas par exemple. Afin de faire face à ses obligations elle envisage d’augmenter la participation de ses actionnaires. Mais la renflouent-ils et abondent-ils le fonds ?
5 – L’internationalisation des investissements
Un point particulier pourrait être fait sur la présence des actionnaires étrangers dans les compagnies françaises. Existe-t-il un actionnariat étranger, ce qui viendrait contredire toutes les politiques de protection de type mercantiliste à cette époque ? Les Espagnols investissent dans plusieurs compagnies françaises en affaire avec la péninsule au XVIIIe siècle. Ils représentent 20% de la Compagnie Gilly frères (M. Bustos Rodriguez, 2008). Il y a aussi le cas du négociant de Cologne établi à Paris, Eberhard Jabach (1618-1695), qui est un actionnaire de la Compagnie des Indes orientales. Existe-t-il d’une façon ou d’une autre une forme de capital financier transnational ? Nous savons que les États s’alimentent à l’époque moderne sur les marchés nationaux et étrangers, malgré l’affirmation des grandes monarchies de préférer les seuls nationaux. Les banquiers italiens et flamands en particulier sont des manieurs de deniers. La banque genevoise joue un grand rôle en France en particulier, pensons à Necker qui sera même directeur du Trésor en France. Les Français participent-ils à des compagnies étrangères ?
6 – Etre actionnaire en France et en Europe
Le monde des actionnaire français a-t-il des singularités en Europe à l’époque moderne alors qu’en Angleterre et aux Provinces-Unies se sont monté des compagnies de grande envergure (EIC, VOC, WIC) qui font même figure de modèles aux yeux des décideurs du royaume. Il convient pour cela de tenter une approche comparatiste, car il faut dire que dans ce domaine, nous manquons cruellement de comparaisons malgré quelques tentatives notamment pour le premier XVIIe siècle (É. Roulet, 2017-2023). Les actionnaires français trouvent-ils leur équivalent en Europe ? Les travaux sur l’actionnariat sont certes peu nombreux mais ceux portant sur la WIC (H. den Heijer) ou sur des structures plus petites comme la Compagnie du Darien (S. Jorrand) ou la Compagnie de Providence (K. O. Kupperman) montrent une pluralité des profils des investisseurs, qu’il convient de les mettre en regard des entreprises françaises. Un examen des compagnies nordiques, ou portugaises et espagnoles, plus tardives, peuvent tout autant être riches d’enseignements.
Les propositions de contributions seront de 1 000 mots maximum accompagnées d’une courte biobibliographie.
Elles seront adressées à eric.roulet@univ-littoral.fr
Les propositions sont attendues pour le 31 mai 2024. Les réponses seront adressées durant le mois de juin.
Journée d’étude. Des hommes d’influence. Les directeurs des compagnies face au pouvoir
Les compagnies disposent souvent pour la conduite de leurs affaires d’un petit comité de direction composé de directeurs élus par les actionnaires lors d’un assemblée générale ou choisis par l’Etat qui se réunit régulièrement. Ils peuvent être 4, 12 ou davantage. Leur mandat est en général de deux ans et ils doivent présenter lors des assemblées générales le bilan moral et financier qui justifient leur action. Les conditions pour accéder à cette charge sont diverses selon les compagnies et les époques mais ont tendance à être privilégier les plus gros actionnaires. Dans la Compagnie des Indes occidentales de 1664, il y a par exemple 3 niveaux d’actionnaires : un premier niveau jusqu’au 10 000 livres, est composé de simples intéressés ; de 10 000 à 20 000 livres, les actionnaires peuvent participer à l’assemblée générale et avoir voix délibérative ; ceux qui paient plus de 20 000 livres peuvent être élus directeurs. Les directeurs occupent une place centrale dans les compagnies jusqu’à leur prêter leur visages.
La direction d’une compagnie depuis Paris exige une attention de tous les instants notamment quand les affaires sont complexes et que la rivalité avec l’Angleterre s’exacerbe. Mais comment s’effectue la prise de décision ? De quels outils disposent-ils ? Les rapports sur l’état du commerce ou des colonies envoyés par les agents des compagnies peuvent-ils suffire ? Les compagnies s’inscrivent au XVIIe et au XVIIIe siècle dans une politique plus générale du commerce voulue par le pouvoir qui leur accorde sa protection, leur octroie des privilèges, souvent un monopole commercial de longue durée, et les soutient financièrement ou logistiquement en mettant à leur disposition des navires par exemple. Les compagnies lui sont à ce titre redevables. Dès lors, la marge de manœuvre des directeurs dans la conduite des affaires peut sembler étroite. Ils doivent prendre en compte tout autant les avis des actionnaires que des ceux des ministres du roi. Comment négocient-ils avec les principaux ministres en charge de la marine et du commerce, notamment les droits et les privilèges ? Ont-ils la capacité d’être entendus et de défendre leur point de vue ? Ils n’en sont pas moins des investisseurs soucieux de la protection de leurs intérêts. Cela interroge leur rapport de dépendance politique. Les directeurs informent-ils régulièrement le pouvoir des activités des compagnies pour rechercher son adhésion ? Et à quelle fréquence ? Ont-ils un impact sur le soutien apporté par l’Etat ? Les directeurs doivent aussi satisfaire les investisseurs. Ils sont parfois conduits à jouer les équilibristes pour ménager les intérêts des uns et des autres. Sans quelle mesure se plient-ils aux exigences du pouvoir ? Cela ne conduit-il pas à des tensions au sein des compagnies et entre les directeurs ? Finalement, les compagnies peuvent-elles exister contre le pouvoir ?
Les propositions sont attendues pour le 30 avril. Les réponses seront données dans la première quinzaine de juin.
Contact : Eric ROULET – eric.roulet@univ-littoral.fr
Porteur du programme ANR ACTIMOD 2020-2024
Journée d’études – La vente et l’achat d’actions en France sous l’Ancien Régime. Vers la formation d’un marché
Université du Littoral Côte d’Opale
Boulogne-sur-Mer
Le mercredi 13 octobre 2021 dernier s’est déroulée, à l’ Université du Littoral Côte d’Opale, une première journée d’études organisée par les coordinateurs du programme ANR ACTIMOD, sur le thème de « La vente et l’achat d’actions en France sous l’Ancien Régime. Vers la formation d’un marché ».
Résumé :
Les premières sociétés par actions sont au XVIIe siècle en France des compagnies de commerce. Ce type de financement touche tous les types d’entreprises au XVIIIe siècle. Mais dans quelle mesure les actions peuvent être cédées ou vendues ? Si certains actes de société abordent cette question, ce n’est malheureusement pas toujours le cas. Les actions peuvent revenir aux héritiers en cas de décès. Cette situation est la mieux connue, encore les modalités exactes nous échappent-elles. L’étude des contrats de vente peut apporter bien des enseignements. Cela signifie-t-il l’existence d’un marché des actions ? Et quand se met-il en place en France ? On peut aussi s’interroger sur les modes de publicité en faveur de l’achat d’actions. Quels sont les billets, les affiches et placards qui pouvaient être mises en avant pour susciter une forme d’enthousiasme du public ?
L’Etat est omniprésent dans l’encadrement des affaires économiques et financières à l’époque moderne alors que la pensée mercantiliste domine. Intervient-il pour encadrer les pratiques et notamment les ventes des actions ? Le fait que l’État, en l’occurrence le roi ou son principal ministre, investisse dans des sociétés par actions, a-t-il un effet d’entrainement dans la généralisation des actions ? Dans quelles mesures les garanties apportées par l’État ont-elles convaincus des particuliers d’entrer dans les sociétés ? Cela donne-t-il des assurances aux actionnaires ?
La spéculation sur les titres semble s’effectuer très tôt. Des « parts » sont vendues devant notaires par leurs détenteurs à un autre prix que le prix initial dès le XVIIe siècle. Les bulles spéculatives qui éclatent au XVIIIe siècle en France – l’exemple le plus fameux est celle de la Compagnie du Mississippi dans le contexte troublé de la régence de Philippe d’Orléans, mais il en existe tout autant en Angleterre – conduisent-elles le pouvoir à vouloir, directement ou indirectement, réguler un marché qui se met en place ? Quel impact cela a-t-il sur le financement des sociétés ?
Il s’agira de voir comment se négocient les actions en France en regardant les statuts des sociétés, mais aussi les actes de ventes d’actions. Sera posée la question des intermédiaires et des sociabilités qui conduisent les actions à changer de main. Il conviendra aussi d’analyser la façon dont le pouvoir monarchique encadre ces pratiques, notamment après l’éclatement de la bulle spéculative de la Compagnie du Mississippi. Des comparaisons avec la situation en Angleterre et aux Provinces-Unies peuvent être envisagées.
Programme et intervenants :
Matinée (9h30-12h) :
Eric ROULET (ULCO)
« Actions et actionnaires »
Guillaume GARNER (ENS Lyon)
« Les rapports entre privilèges et marché aux XVIIe et XVIIIe siècles. »
Luisa BRUNORI (Université de Lille)
« De l’intuitus personae à l’intuitus pecuniae : la transmissibilité de la qualité d’associé »
Discussion.
Après-midi (14h-16h30) :
Ludovic LALOUX (Université polytechnique des Hauts-de-France)
« Être sociétaire aux mines d’Aniche à la fin du XVIIIe siècle »
Benjamin STEINER (Université de Munich)
« Les contrats de vente de la Compagnie du Sénégal (1673-1718) : Un marché libre ou une restructuration de la dette publique ? »
Eric WENZEL (Université d’Avignon)
« Parts ou actions ? Les compagnies de commerce coloniales fondatrices des sociétés de capitaux modernes ? »
Discussion.
Les actes de cette journée d’études sont en cours de rédaction et seront publiés prochainement.
Les femmes et le monde des affaires en France à l’époque moderne
Les compagnies de commerce nécessitent des capitaux importants au XVIIe siècle et au XVIIIe siècle. Les listes d’actionnaires qui nous sont parvenues permettent de connaitre les investisseurs. Il y a parmi eux des femmes, et notamment des femmes illustres : il en va ainsi de la nièce du cardinal de Richelieu, la duchesse d’Aiguillon, que l’on retrouve comme participante à plusieurs compagnies. Comment y sont-elles entrées et quelle est la nature de leur participation ? Dans quelle mesure investissent-elles dans les compagnies et escomptent-elles en tirer un gain ? D’autres femmes figurent dans les compagnies en poursuivant la participation de leur époux décédés au nom de leurs enfants mineurs. Mais quelle est exactement la place des femmes au sein de ces compagnies ?
Si le rôle des femmes dans le commerce, et notamment le petit commerce, a connu des études, en revanche leur place comme investisseurs est peu évoquée dans les traités de la période moderne. C’est une affaire d’hommes. Comment sont-elles dès lors vues et acceptées dans ce monde masculin ?
Contact :
Sophie Bracqbien, secrétariat UR4030HLLI, Sophie.Bracqbien@univ-littoral.fr
Organisateur :
Éric Roulet / Eric.Roulet@univ-littoral.fr